Le texte qui accompagne les photographies parues dans l'Illustration en 1927 est le suivant: "Le grand Opéra de Paris, avec son escalier monumental, ses loggias, son foyer, la profusion de ses marbres, de ses balustres, de ses glaces, de ses lumières, est un cadre rêvé pour les élégances. De fait, on en trouverait difficilement un plus somptueux étalage qu'en certains soirs de gala où la charité et l'art y rassemblent tout ce que la société parisienne et cosmopolite compte de plus brillant. Mais jamais encore on n'avait songé à utiliser ce merveilleux décor pour la mise en valeur des nouveaux modèles de nos grands couturiers. C'est ce que les photographies que nous publions ci-contre ont essayé de réaliser. Les mannequins de quelques maisons réputées ont disposé çà et là leurs groupes gracieux. Voici, devant une balustrade de marbre, des manteaux du soir, velours et lamés aux cols et à la bordure de fourrure, de Lucie Lelong ; au balcon d'une loggia, une harmonieuse symphonie de blanc et de noir, de Redfern; devant une des cheminées monumentales du grand foyer, une charmante et simple robe du soir et deux manteaux aux riches fourrures, de Patou. Mais la plus curieuse de ces images est sans doute celle qui a été prise dans une des immenses glaces de sept mêtres de haut de l'avant-foyer. Dans le cadre aux riches dorures, à peine visible à contre-jour, trois silhouettes de jeunes femmes, habillées par Worth, se détachent sur le fond de colonnes et d'arcades de l'escalier d'honneur. Parmi les reflets et les jeux de lumière et d'ombre du gigantesque miroir, elles ont l'air d'une évocation irréelle de quelque moderne féerie."